Interview suite Lysias

Imane Oulmi et Mickaël Dédé, les demi-finalistes du Concours Lysias 2022


Cette année deux étudiants de la Faculté de Droit de l’université Jean Monnet à Saint-Étienne ont brillé par leurs parcours époustouflants aux concours d’éloquence et de plaidoiries. Il s’agit de Mickaël Dédé ainsi que d’Imane Oulmi respectivement en deuxième et troisième année de droit.

Pour eux, l’aventure commence à l’échelle stéphanoise où ils participent au concours d’éloquence pour Imane et de plaidoiries pour Mickaël, organisé par l’association Oratore.

C’est à l’issu d’un long chemin composé d’un premier tour, d’un second tour, d’une demi-finale et d’une grande finale qu’ils deviennent lauréats stéphanois. Ainsi, ils sont partis à Paris pour porter fièrement les couleurs de la Faculté de Droit stéphanoise au concours national Lysias 2022. Leur résultat constitue un record historique depuis la création de l’association Oratore en 2011.

Ce n’est pas une première pour les deux étudiants qui se sont déjà forgés une certaine expérience en matière oratoire. En effet, Mickaël Dédé a participé au concours d’éloquence Lysias à Clermont-Ferrand édition 2019-2020 puis au concours de plaidoirie civile édition 2021 où il est parvenu en demi-finale locale. Imane Oulmi a participé quant à elle au concours de plaidoirie en matière civile durant sa première année de Licence.

Interview 

Pouvez-vous vous présentez ?

Imane : Je suis Imane Oulmi, j’ai 21 ans, originaire de Saint-Etienne, j’ai obtenu un baccalauréat ES option Sciences Politiques, section européenne espagnole au lycée Claude Fauriel. Je suis actuellement en Erasmus à l’Université Paris Lodron Universität Salzburg dans le cadre de ma licence 3 Collège de droit. Je souhaite devenir avocate en droit international des affaires. Et j’ai participé au concours national Lysias en éloquence.

Mickaël : Je m’appelle Mickaël Dédé, j’ai 20 ans, je suis originaire du Puy-en-Velay. J’ai obtenu un baccalauréat ES option Sciences Politiques et j’étudie actuellement à la Faculté de droit de Saint-Etienne en deuxième année de licence en formation parcours d’excellence au sein du Collège de Droit. J’aimerai intégrer l’École Nationale de la Magistrature à l’issue de mes études mais je suis également fortement intéressé par l’avocature. De mon côté j’ai participé au concours national Lysias en plaidoiries pénales.

 

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à participer à ce concours ?

Imane : Ce concours permet d’améliorer son aisance à l’oral et également la confiance en soi, j’ai par ailleurs choisi le concours d’éloquence puisqu’il permet d’obtenir une liberté totale dans le choix des arguments et de notre discours malgré le thème imposé et la position à tenir.

 

Mickaël : Le concours offre la possibilité de travailler sa réthorique, d’être davantage à l’aise à l’oral et de travailler la rédaction d’une plaidoirie a minima sa structuration. La parole, c’est une véritable force, cela nous permet de convaincre les autres.

Quels ont été vos sentiments durant ce concours?

Imane : Durant ce concours j’ai eu beaucoup de plaisir à rédiger mes discours ainsi que traiter les sujets. Evidemment, il subsiste toujours un doute lorsqu’on doit le dire face à un jury, notamment lors des moments d’humour puisque ce dernier est subjectif. J’ai effectué un travail sur la théâtralité et la manière de m’exprimer. En effet, j’ai un débit de parole assez rapide et cette expérience m’a permis de me confronter à ce défaut et de l’améliorer ainsi que ma gestion du stress. Il s’agit d’une aventure qui nous apprend beaucoup de choses et qui décuple les sentiments, c’est une aventure unique.

Mickaël : Il s’agit d’une aventure très émouvante. L’étape locale permet déjà de devenir lauréat du concours Oratore en étant désigné par un jury prestigieux composé notamment de la Présidente du tribunal judiciaire, de Monsieur le Doyen Baptiste Bonnet, de nombreux professeurs et avocats. Puis, lors du concours national nous avons été très soutenus non seulement par les enseignants mais aussi par les étudiants, les professionnels et même les habitants. Cela crée évidemment un bagage émotionnel supplémentaire. Finalement nous avons étonné les autres candidats et universités par notre présence en demi-finale nationale.

Quels thèmes avez-vous abordé lors du concours ?

Imane : Tout d’abord, il faut savoir que pour l’éloquence nous disposons d’une semaine pour travailler notre discours sur un sujet imposé et une position à tenir. J’ai notamment pu discourir à l’échelle locale sur le sujet « La gaucherie peut-elle être à droite ? » (affirmative) et à l’échelle nationale sur des sujets parmi lesquels « Faut-il être dépassé pour se surpasser ? » (négative). De plus, il faut savoir que lors de la finale du concours local, nous sont posées des questions en improvisation en lien avec le sujet présenté et notre position à tenir. Il s’agit de conserver la même tonalité et de répondre instinctivement ce qui relève d’un exercice particulièrement difficile.

Mickaël : En ce qui concerne les plaidoiries, nous disposons également d’une semaine pour traiter une affaire soumise sous forme d’un cas pratique et une position est à tenir, celle de l’avocat à la défense ou celle du procureur. Dans le cadre des plaidoiries pénales, il s’agissait souvent d’affaires en matière délictuelle ou criminelle. J’ai notamment pu plaider en tant qu’avocat à la défense sur une affaire où ma cliente était accusée de complicité de séquestration aggravée donc en matière criminelle. J’ai traité de différents sujets: escroquerie, violences conjugales, agression sexuelle, dégradation de sépulture…

Quels sont vos meilleurs souvenirs du concours ?

Imane : Mes meilleurs souvenirs sont les victoires au national, tour après tour, avec Mickaël Dédé Alexane Ettori avec qui je partageais cette aventure. Nous nous comprenions et nous vivions la même expérience, c’était un moment de partage et de joie entre tous.

Mickaël : Je rejoins parfaitement Imane sur ce point, il s’agissait d’un réel moment de joie quand nous, stéphanois, gagnons les tours à Paris. Cependant, je garde peut-être un souvenir plus fort de la finale locale qui était extrêmement émouvante avec la présence de ma famille pour l’occasion. Les rencontres réalisées tout au long du concours m’ont permis de tisser des amitiés qui resteront gravés jamais. Qu’il s’agisse de rencontres professionnelles ou amicales, elles m’ont fait  fait évoluer.

Quelles compétences avez-vous pu améliorer grâce au concours ?

Imane : Pour ma part, la gestion du stress, se dire que tout le monde est capable de réaliser des projets lorsque l’on se surpasse en travail et que l’on croit en nous. Il est important de ne pas se bloquer et de faire ce que l’on a envie. J’ai travaillé également sur l’art de convaincre, la capacité à défendre des idées que l’on ne partage pas et apprendre à convaincre à travers ces dernières. C’est un réel exercice pour nous, futurs avocats qui devrons défendre des clients. J’ai également pu faire écho à l’actualité lors du concours.

Mickaël : L’art de convaincre et l’art de persuader sont des compétences que j’ai effectivement amélioré ces derniers mois. Le concours de plaidoiries pénales amène à incarner une position de procureur ou celle d’avocat de la défense, c’est professionnalisant et cela nous pousse à convaincre les autres. De plus, j’ai amélioré mes qualités rédactionnelles afin d’obtenir de meilleures tournures de phrases, plus percutantes. J’ai enrichi ma culture générale et mes références qu’elles soient juridiques, philosophiques ou littéraires. Enfin durant les nationales, l’humour et la mise en scène sont particulièrement appréciés donc il faut les travailler.

Souhaitez-vous adresser des remerciements ou citer quelqu'un?

Imane & Mickaël : Tout d’abord, nous souhaitons remercier l’association Oratore non seulement pour l’organisation des concours de plaidoiries et d’éloquence à l’échelle stéphanoise mais aussi pour leur coaching tour après tour à l’échelle nationale nous permettant d’avoir des retours sur nos travaux. Nous tenons également à remercier très chaleureusement Monsieur le Doyen Baptiste Bonnet qui a pris le temps de nous recevoir pour nous écouter et nous délivrer de précieux conseils en vue de la demi-finale nationale qui s’est déroulée à la Cour administrative d’appel de Paris. Enfin, nous remercions tous nos proches pour leur précieux soutien.

Avez-vous un mot pour la fin ?

Imane et Mickaël :  Lors de cette aventure, nous avons été honorés du soutien que nous avons obtenu. Monsieur le Doyen nous a notamment fait honneur lors de son discours annuel au Gala de Droit. Nous avons eu un soutien très important de la part des étudiants, du corps enseignant et directionnel, nous les remercions fortement.

Nous avons ouvert une porte et nous espérons que d’autres personnes après nous réussirons à arriver à ce stade du concours et même le remporter !

Nous aiderons volontiers les prochains étudiants en les coachant grâce à notre expérience et le savoir-faire que nous avons acquis pendant ces derniers mois. Nous connaissons les attendus locaux comme nationaux et nous serons là pour leur prêter main-forte.

 

Publié le 29 mai 2022