Le Magistère à la maison d’arrêt de la Talaudière« Petits moments d’enfermements » séminaire dirigé par Djoheur Zerouki, maîtresse de conférences et Arnaud Théval, artiste
Dans le cadre du séminaire sur la notion d'enfermement, les étudiantes du Magistère ont pu réaliser un travail assez hors du commun, à mi-chemin entre la création artistique et l'écriture juridique.
À l’initiative des directeurs du Magistère, Kelly Picard et Etienne Cornut, les étudiantes ont travaillé ce semestre sur la notion d’enfermement. L’organisation de ce séminaire a été confiée à Djoheur Zerouki, maîtresse de conférences en droit pénal et Arnaud Théval, artiste et maître de conférences à l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux. Dans ce cadre, les étudiantes du Magistère ont eu l’opportunité de réfléchir aux problématiques de l’enfermement en se rendant à la maison d’arrêt de la Talaudière, près de Saint-Etienne le 19 mai.
Au préalable, les étudiantes ont été confrontées au sujet à travers leur vécu de l’enfermement en réalisant une création à partir de leur propre expérience afin de s’approprier le sujet en l’explorant singulièrement et intimement.
Lors d’une visite très riche en connaissances et en émotions, l’ensemble des étudiantes et intervenants ont pu découvrir davantage l’établissement grâce à des échanges avec les personnels de surveillance.
Accompagnés de la formatrice des personnels, qui leur a présenté les différents secteurs de la maison d’arrêt, notamment le « quartier arrivant », le « quartier homme » ou encore le « quartier disciplinaire ». Elles ont pu poser toutes les questions qu'elles souhaitaient allant des aspects de sécurité, à la vie en détention ou au fonctionnement carcéral.
L'expérience fut très enrichissante pour tous !
Finalement, lors d’un troisième temps, les étudiantes ont réalisé une production écrite en lien avec leur expérience et sur la base d’une disposition juridique de leur choix, à mi-chemin entre l’écriture juridique et artistique. Une composition exceptionnelle à l’image de cette expérience humaine.
Cette première coopération entre le droit et l’art, sur le terrain de l’univers carcéral ouvre de nouvelles hypothèses de recherches se nourrissant de ressources juridiques et d’expressions des émotions. Il s’agit pour nous d’envisager les conséquences du droit, les enjeux de l’enfermement en prenant en considération ce que la part sensible déplace en chacun de nous. Ou quand l’art et le droit composent une nouvelle trame pour lire ce que la justice fait à la cité, une question en somme toute politique.
Nous remercions fortement Arnaud Théval qui a réalisé ces photographies documentaires, nous a accompagné au sein de cet évènement et qui nous a enrichit de sa personne et de ses connaissances en matière artistique et carcérale.