Sarah Tabani, lauréate du prix de thèse René Cassin
Sarah Tabani, lauréate du prix de thèse René Cassin pour l’étude des rapports entre l’Union Européenne et le Conseil de l’Europe
Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Sarah Tabani, j’ai effectué mes études à Saint-Etienne, j’ai d’abord commencé par une licence en droit général, puis, par la suite j’ai réalisé un Master 1 en Droit Public, et un Master 2 Droit Public fondamental, plus axé sur la recherche. J’ai débuté mon doctorat en 2016 et ma thèse porte sur les rapports de systèmes juridiques européens, que j’ai effectuée sous la direction du Doyen de la Faculté de Droit, Baptiste Bonnet. Ma thèse a été réalisée en 5 ans, à travers un contrat doctoral et deux contrats d’attachée temporaire d’enseignement et de recherche. J’ai finalement soutenu ma thèse le 6 décembre 2021, et, en parallèle, j’ai été promue directrice des études de la Faculté de Droit de Saint-Etienne. Dans le cadre de mon doctorat j’ai obtenu le prix René Cassin, le 27 juin à l’université de Strasbourg ainsi que le prix Isaac de l’Académie de législation qui me sera remis lors du mois de décembre prochain.
Comment avez-vous postulé à ce prix et quelles étaient vos motivations ?
On postule de manière libre autour d’un domaine de recherche, pour ma part, il s’agit du droit Européen, mais il existe plusieurs dizaines de domaines. Ensuite, j’ai toujours été attachée aux valeurs de René Cassin, prix Nobel de la Paix et rédacteur de la déclaration Universelle des Droit de l’Homme, de plus, les Droits de l’Homme ont une place très importante dans ma thèse et dans les enseignements que j’ai donné. J’ai toujours eu une affection particulière pour le Droit de l’Homme.
Quelles ont été les différentes étapes lors de la thèse ?
Pendant plus d’un an et demi, il s’agit de réaliser un travail de bibliographie, lire le plus d’informations à travers différents supports sur le sujet que l’on développe, ma bibliographie était particulièrement longue puisque mon sujet est assez large mais cela a constitué un point fort de ma thèse. Cette période constitue une phase de recherche afin de mettre en évidence tous les éléments que l’on va utiliser durant la phase d’analyse. Cette période a également duré environ un an et demi. Il s’agit d’essayer de proposer une approche qui n’est pas forcément dégagée par la doctrine et surtout qui embrasse l’intégralité des rapports entre l’Union Européenne et le Conseil de l’Europe. Finalement, la dernière étape est la rédaction de la thèse qui a duré deux ans. Ma thèse est constituée de 700 pages, ce qui est assez volumineux, de surcroît, j’orchestre des travaux dirigés et des cours d’enseignements.
Avez-vous obtenu de l’aide durant votre thèse ?
J’ai eu une relation privilégiée avec mon Directeur de thèse avec qui j’ai échangé pour l’essentiel, mais également avec des personnes extérieures à l’Université dont Jorg Polakiewizc, Directeur du Conseil juridique et du Droit international public et Conseiller juridique du Conseil de l’Europe, qui m’a apporté des éléments pratiques au Droit. Je souhaite profondément que ma thèse puisse avoir une utilité théorique et pratique.
Comment s’est déroulée la remise de prix ?
La remise de prix a eu lieu à l’occasion de la journée d’inauguration du séminaire d’été de René Cassin. Lors de la matinée a eu lieu des séminaires mettant en lumière le thème des Droit de l’Homme, ainsi qu’une conférence sur la prévention du Génocide. A l’issue de cette matinée s’est déroulée la remise de prix par le professeur Sébastien Van Drooghenbroeck, Président du jury du prix de thèse René Cassin, Professeur à l’Université Saint-Louis-Bruxelles. J’ai ressenti une grande fierté, surtout en tant que jeune doctorante pour mon travail personnel, pour l’université, et pour notre laboratoire de recherche. Cela permet de démontrer que la jeune recherche à Saint-Etienne est très présente, cela donne un certain rayonnement à notre faculté.
A travers ces cinq années as-tu eu des moments de doutes et d’hésitation ?
Je suis une personne qui travaille assez régulièrement selon un emploi du temps, de ce fait, j’effectuais une avancée dans mon projet assez rigoureuse. Il a pu m’arriver de prendre des temps de repos mais mon avancée était assez constante. J’ai eu de grosses charges de travail notamment sur la fin de ma thèse, lors de la période de correction, il y a beaucoup de modifications et de corrections à effectuer, de surcroit, j’ai complété une bibliographie ainsi qu’un index lexical et un index jurisprudentiel. Cela a constitué le moment le plus difficile en termes de fatigue, la fin essentiellement et le stress d’avoir effectué un bon travail.
Que retenez-vous de cette expérience ?
Je retiens que la thèse nous permet de prendre de la hauteur sur tous nos travaux engendrés lors de nos années universitaires, on prend l’angle du chercheur et on réfléchit davantage, nous sommes poussés à être curieux et on en ressort grandis et plus rigoureux dans le cadre de la rédaction, de la bibliographie, de l’éthique scientifique.
Avez-vous certaines perspectives d’évolution ?
J’aimerai être Enseignant-Chercheur. Pour l’instant la Direction des études est un poste très riche qui me permet d’être dans le côté pédagogique de l’enseignant puisque j’enseigne également. Mon souhait pour futur serait d’être Enseignant-Chercheur, titulaire à temps plein.
Un mot pour la fin ?
La recherche universitaire et les doctorants sont fondamentaux pour apporter leur pierre à l’édifice de la Recherche, la construction et la diffusion du savoir. La réalisation d’une thèse est très riche pour nous en tant que jeunes docteurs et riches pour les autres qui peuvent obtenir de nouvelles réponses à leurs questions.
Faire une thèse à Saint-Etienne, dans une université à taille humaine, avec une proximité avec les autres enseignants est fondamentale pour avoir des conditions optimales pour faire de la recherche selon moi, il s’agit d’un lieu privilégié pour faire sa thèse.