Rencontres avec l'équipe Cassin 2018

Rencontre avec l'équipe Cassin 2018

Après leur victoire le 6 Avril dernier à Strasbourg, Yohan Boucher-Manning, Stephen Favre-Bully et Yannis Berthelier témoignent de leur expérience au concours européen des droits de l’homme René Cassin.

Les étudiants en quelques mots

Yohan BOUCHER-MANNING est étudiant en Licence 3, tout comme ses deux camarades. Il souhaite poursuivre ses études de droit par un M1 droit public et un M2 droit public fondamental. Il a un intérêt particulier pour la recherche et souhaite rédiger une thèse.

Stephen FAVRE-BULLY a pour projet le métier de procureur de la république ou celui d’avocat en droit privé. Il va donc s’orienter vers un master justice procès procédures pour ensuite passer les concours de magistrat ou avocat.

Yannis BERTHELIER a choisi le droit car il avait un intérêt particulier pour cette matière qui régit la société et permet de mieux comprendre le monde. Il souhaite s’orienter vers le master 1 droit public à Saint-Étienne, puis poursuivre avec un master 2 droit public en lien avec l’économie.

 

De la découverte du concours aux 1ères sélections

S’ils ne connaissaient pas du tout le concours, leur intérêt a commencé lorsque l’équipe de l’année précédente est venue le présenter aux étudiants lors d’un cours magistral. Malgré leur réticence quant au fait de concilier le concours avec les sélections à venir pour intégrer les masters, ils ont tout de même décidé de tenter l’expérience.

Ils ont donc participé individuellement, aux premières sélections qui permettent de constituer l’équipe qui représentera la Faculté de droit au concours Cassin.

Si la sélection se base sur la faculté de réflexion, la personnalité est aussi prise en compte afin de constituer une équipe soudée… Bien que nos étudiants ne se connaissaient pas avant de former une équipe !

« Nous avons eu beaucoup de moments de doutes, tout au long de l’année.
Mais c’est une expérience humaine qu’il faut vivre, ou au moins essayer de vivre ! »

 

La phase écrite, celle des découvertes

La première étape du concours est celle de la phase écrite, qui consiste en la rédaction d’un mémoire de 30 pages pour tenter de résoudre un cas pratique.

Concrètement, il s’agit d’une mise en situation entre un Etat fictif et un individu qui se plaint d'une violation de ses droits fondamentaux à la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Nos étudiants incarnaient l’Etat dans ce cas pratique. Pour rappel, cette 33ème édition avait pour thème la liberté d’expression, au travers de la problématique des lanceurs d’alertes.

Le premier défi a été la découverte du droit européen des droits de l’homme en autonomie. Cette étape leur a demandé une grande organisation, car ils avaient l’habitude d’avoir des cours et d’être guidés. Cette méthode de découverte en pédagogie inversée a été très formatrice.

Côté méthodologie, ils ont d’abord fait des recherches chacun de leur côté avant de confronter leurs idées pour la rédaction du mémoire.

 

Le cap de la phase orale

Une fois la phase écrite terminée, nos étudiants ont été sélectionnés pour la phase orale qui confronte des étudiants venus d’universités françaises mais aussi d’autres pays européens.

Ils ont eu un mois pour se préparer à l’oral, avec un entraînement intensif comprenant trois plaidoiries par semaine devant un jury composé d’anciens participants, d’enseignants, de chargés de TD… Ils ont également dû s’entrainer à répondre à des questions, car le jury peut interrompre les participants pendant le concours. Durant cette préparation, ils reçoivent aussi les mémoires des équipes adverses pour une meilleure préparation.

Les rôles durant les plaidoiries sont répartis entre les deux plaideurs et le conseiller juridique (Yohan BOUCHER-MANNING). C’est notamment grâce à ce dernier que l’équipe stéphanoise a pu se démarquer ; ses camarades soulignent qu’ « il a été exceptionnel ».

 
Les étudiants et le président du jury, Harry Roselmack
        
Les étudiants et leurs accompagnatrices

La cohésion entre les plaideurs et le conseiller a été le point fort de l’équipe, et a particulièrement touché le jury. « C’est grâce à cette cohésion qu’on est allés loin ».
Cohésion entre les trois membres de l’équipe, mais aussi avec leurs trois accompagnatrices qui les ont soutenus pendant toute la durée du concours et accompagnés lors des phases orales (Valentine BARDON, Julia BUGUET et Claire DENIAU, équipe stéphanoise 2017).

La phase des plaidoiries comporte deux confrontations avec d’autres équipes et la finale, lors de laquelle les stéphanois ont affronté l’équipe d’Angers. Malgré le stress, la confiance qu’ils avaient les uns envers les autres leur a permis de profiter de ces moments. Ils se sont pris au jeu et ont apprécié le dialogue avec le jury. Ils comparent d’ailleurs les plaidoiries avec un combat lors duquel il ne faut pas se faire déstabiliser et donner l’impression de rester solide.

« C’est le rêve de tout étudiant en droit »

 

Une expérience qui leur a beaucoup apporté

Le concours leur a d’abord permis de se rencontrer et de se connaître en travaillant ensemble. Il leur a également apporté des connaissances sur la matière des droits de l’homme.

Ils ont acquis une capacité de travail ; ont pu se prouver qu’ils étaient capables de travailler individuellement et en groupe. Ils ont également développé leur méthodologie grâce à ce concours qui est une initiation au travail de recherche.

Cette expérience extrêmement prenante leur a apporté une grosse charge de travail supplémentaire, avec du stress et de la fatigue. Leur année universitaire a été mise entre parenthèses. Cependant, ils soulignent que cette charge de travail ne doit pas faire peur car elle permet de se responsabiliser, et surtout de vivre une expérience formidable.

En plus de ces apports personnels, les étudiants ont remporté un stage au Conseil d’Etat et à la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

 

«  C’est une formidable aventure humaine et juridique qu’il faut vivre.

Le concours n’est pas réservé aux personnes les plus à l’aise ou qui ont les meilleures notes. Ce qui est recherché est la réflexion, la spontanéité, la méthodologie, la rigueur et le travail, accompagnés d’une grande motivation.

Ce concours est une vraie révélation pour les études juridiques, une plus-value dans un parcours. Il nous motive à travailler dans ce secteur !  »

 

 

Remerciements

L’équipe souhaite profiter de cet échange pour adresser ses remerciements aux personnes qui sont intervenues tout au long de leur participation au concours :

  • Leurs trois encadrantes qui les ont coachés pendant toute la durée du concours : Valentine BARDON, Julia BUGUET et Claire DENIAU qui ont terminé 8ème du concours en 2017,
  • Les professeurs et chargés de TD,
  • Leurs proches,
  • Leurs camarades qui les ont beaucoup soutenus,
  • Les membres de l’administration de la faculté, en particulier Mme Pontvianne,
  • L’UJM et particulièrement Michèle Cottier,
  • Le Barreau de Saint-Étienne et toutes les personnes qui ont subventionné leur participation au concours,
  • L’AEJDL qui les a financés,
  • La fondation Cassin qui organise le concours bénévolement,
  • La faculté de droit de Strasbourg qui co-organise le concours,
  • Plus généralement, toutes les personnes qui sont intervenues dans le cadre du concours.

Publié le 15 mai 2018